Cérémonial

L’entraînement commence et se termine par un rituel, élément qui permet aux individus de pratiquer ensemble efficacement et en toute sérénité. Un manque de concentration peut provoquer des blessures. Aider les autres à développer leurs facultés est une des qualités d’un bon karatéka.

Les élèves s’adressent toujours au sensei (instructeur principal). Ce n’est pas une traduction littérale mais, dans un souci de simplicité, le mot « maître » fera l’affaire.
En fait, sensei signifie « celui qui est passé avant », expression qui signifie que, quoi qu’on fasse ou s’apprête à faire, le maître l’a déjà fait en sachant ce qu’il faisait.

Rien ne distingue un élève d’un autre élève sinon la couleur de la ceinture (obi) qui témoigne de l’expérience acquise par celui ou celle qui la porte. Tous les karatékas sont égaux entre eux comme le montre leur simple tenue blanche, le karaté-gi.
Le karaté-gi doit être impeccable et la ceinture nouée correctement, aussi bien de face que dans le dos.
Néophytes, élèves chevronnés ou maîtres sont tous tenus de se déchausser et d’effectuer un salut (rei) avant d’entrer dans le dojo. Ceci paraît évident, mais force est de constater que beaucoup encore l’ignorent.

Mais revenons au rituel à proprement parler. Au commandement de l’élève le plus gradé (sempai), les élèves forment une ligne bien droite. Les plus gradés prennent place de gauche à droite. Eh oui, on ne s’aligne pas n’importe comment en début de rituel de salut… Ce n’est pas simplement une question d’alignement, mais de respect envers les plus gradés aussi.

Il faut se tenir debout, détendu, les mains posées sur le devant des cuisses, doigts tendus et joints, pouce rentré. Joindre les talons et ouvrir la pointe des pieds vers l’extérieur , en V.
Le sempai donne l’ordre « seiza », se mettre en position accroupie en posant les mains sur les genoux qui s’écartent naturellement. Regarder droit devant soi en gardant l’équilibre. S’agenouiller en posant au sol d’abord le genou gauche, puis le genou droit. Pour les garçons, maintenir entre les genoux un espace de la largeur de deux poings. Pour les filles, genoux serrés. Dans la position agenouillée, ne pas croiser les pieds et poser le cou-de-pied à plat sur le sol.

Lorsque le sempai donne l’ordre « mokusô », il faut alors se vider l’esprit et se préparer à l’entraînement. Fermer les yeux et garder le dos droit, les épaules détendues. Pendant cette méditation, il faut rechercher le calme et la sérénité. Se concentrer sur la respiration aide à vider son esprit des pensées qui pourraient constituer une distraction. Respirer lentement, profondément et de façon contrôlée en inhalant par le nez et en expirant par la bouche. Maintenir la position au moins soixante secondes.

Le sempai prononce ensuite « mokusô yame ». A cet instant on ouvre les yeux.
Puis il donne l’ordre de saluer le « shômen » ou l’esprit du fondateur (il est souhaitable qu’une photo de celui-ci soit affichée face aux pratiquants). Cet ordre est le suivant : Shômen ni rei. Pour pratiquer ce salut (rei), avancer les deux mains autour des genoux pour les poser au sol devant soi. Dans le passé dont l’histoire est toujours reliée à l’époque des Samouraïs, on commençait par poser la main gauche, puis la main droite. Aujourd’hui, dans notre école de style, la notion de confiance a pris une signification plus importante. C’est pourquoi on salue en posant les deux mains en même temps autour des genoux pour les poser au sol devant soi.
Les pouces et les index se touchent pour former un V. Il faut incliner le buste jusqu’à ce que le visage se trouve à environ 25 cm du sol. Il s’agit de maintenir le corps en équilibre, le dos droit et la tête dans son prolongement.

Ensuite le sempai donne l’ordre « Sensei ni rei », c’est le salut envers le ou les maîtres présents. Enfin le sempai prononce « Otagai ni rei », c’est le salut envers les partenaires d’entraînement.

Lorsque ces trois saluts sont terminés, le sempai prononce « kiritsu », en invitant les pratiquants à se relever, par ordre de grade. On commence à se relever en avançant le pied gauche. Une fois debout, on reprend la position initiale avant de pratiquer le dernier salut.

Tout ceci peut paraître naturel pour beaucoup d’entre nous, mais je pense qu’on ne le répètera jamais assez. C’est le devoir de chaque instructeur de veiller à ce que ce cérémonial soit respecté à chaque entraînement.

Oss !

A propos Salvatore Baldacchino

Je pratique le karate Shotokan J.K.A. depuis 1976. J'ai atteint le grade de 5ème Dan JKA et j'enseigne depuis 1998 à l'Ecole Shotokan Karate-Do J.K.A. Bubishi en Belgique.
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