Le karaté de style Shotokan est habituellement représenté par le Tora No Maki, un symbole que l’on retrouve sur la couverture du livre de Funakoshi Karate-Do Kyohan. Le tigre, a été dessiné par un artiste japonais renommé, Hoan Kosugi, pour honorer Gichin Funakoshi qui l’utilisa ensuite sur la page couverture de son premier livre pour symboliser la force et le courage. Kosugi, avait précédemment aidé à l’enseignant au Tabata Popular Club, avait convaincu Funakoshi de publier un livre qui a longtemps été considéré comme la bible du karaté-do.
Le karaté est un art martial japonais qui est basé sur l’éducation de la volonté et de la maîtrise physique.
L’existence des arts martiaux date de 770 et 480 avant J.C. C’est à un moine bouddhiste venu de l’Inde, Bodhidharma que nous devons la méthode SHAOLIN-SZU-KEMPO. Cette méthode avait pour but d’améliorer la santé des moines du monastère où il leur enseigna un système demandant une discipline physique et mentale, et qui fut propagée à travers la Chine par ses disciples. L’invasion mongole en Chine entraîna une vive réaction de la part des seigneurs des dynasties Ming ( 1368-1644 ) et Ting ( 1644-1911 ) à qui on avait interdit l’utilisation des armes. Le karaté devint leur seul moyen de défense. La conception de styles se développera au cours de cette période. Ainsi, le Shuri-té, le Nahaté et le Tomari-té voient le jour. Vers 1900, l’Okinawa-té devient le style le plus systématisé et est considéré comme moyen d’éducation.
La plupart des grands maîtres ont été formés au cours de cette dernière période. Le plus remarquable d’entre eux est sans aucun doute le Maître Gichin Funakoshi.
Cette période est considérée comme l’âge d’or du karaté. Confronté à diverses techniques, maître Funakoshi s’est efforcé de donner au karaté des formes bien définies. Grâce aux nombreuses démonstrations (la première démonstration publique eu lieu en 1906 à Okinawa) effectuées au Japon par lui et d’autres maîtres, tels que Motobu, Mabuni, Chojun et Miwagi, le karaté gagne la faveur du gouvernement nippon.
Maître Funakoshi est invité à s’installer au japon pour y enseigner son art. En 1936, il fonde son dojo personnel : le Shotokan, qui évoque l’édifice en bois qui fut le site du premier dôjô du maître. SHÔTÔ est un pseudonyme que Funakoshi utilisait alors qu’il écrivait des poèmes et KAN signifiait la place, le dôjô. Il établit un système de ‘kyû’ et de ‘dan’ pour marquer les grades des élèves et élabore l’enseignement qui est dispensé par ses anciens élèves. Il délègue dans chaque université la résponsabilité de l’enseignement à l’ancien élève le plus avancé en karaté et celle de son dojo Shotokan à son troisième fils Yoshitaka. Celui-ci devient un expert incontestable de son art et apporte au karaté de son père plusieurs modifications (notament l’exercice du combat libre). Yoshitaka introduit plus d’ampleur et de dynamisme dans l’exécution des techniques pour arriver au style actuel du Shotokan.
Maître Funakoshi a développé son art principalement dans les universités. Quatres styles sont pratiqués alors au Japon : le Shotokan, le Shito-ryu, le Gojo-ryu et le Wado-ryu.
L’Okinawa-te, qui ne s’appelait toujours pas Karaté, fut alors enseigné ouvertement comme méthode d’éducation physique. Les deux principales écoles actuelles nous parviennent de deux maîtres : Ankoh Itosu et Kanruo Higaonna.
À l’intérieur même du Karaté Shotokan de maître Funakoshi, diverses écoles se sont faits jour, les unes qui recherchent impact technique et efficacité (Masatoshi Nakayama, Hidetaka Nashiyama, Taiji Kase). Les autres s’orientent sur l’aspect mental du karaté (Maître Oshima , Maître Harada, Maître Okuyama, Maître Egami).
Tout en gardant la tradition, le Karaté Shotokan a mis l’accent sur l’étiquette, le dynamisme, l’aspect sportif et la compétition. Les orientaux, au fil des ans, firent connaître le Karaté et, petit à petit, par des livres et au contact des premiers maîtres japonais venus démontrer leur technique, le karaté est sorti de l’ombre et lorsque le maître Funakoshi décéda en 1957, l’art qu’il apporta au Japon avait connu un développement tel qu’il ne pouvait plus tomber dans l’oubli.